La non-observance des traitements antitabagiques peut significativement limiter leur efficacité

Seulement 50 % ou moins des utilisateurs de TRN respectent la durée de traitement recommandée21-23

Il est important de discuter des difficultés auxquelles vos patients pourraient être confrontés pour demeurer fidèles aux TRN et de les aider à surmonter ces difficultés pour accroître leurs chances de réussite

Difficultés potentielles limitant l’observance des TRN

Difficulté
Solution
Perception selon laquelle l’efficacité diminue avec l’utilisation prolongée

Avisez les patients que la durée d’utilisation appropriée accroît les chances de réussite. Des études ont démontré que21,24 :

  • La quantité de pastilles NICORETTE® utilisée 1 à 2 semaines suivant la date d’abandon tabagique pouvait prédire le taux d’abstinence à 6 semaines (rapport des cotes : 1,25 pour une « grande » quantité [10,2 ± 2,5] vs une « faible » quantité [5,1 ± 1,9]; p < 0,02)
  • La consommation de nicotine par voie orale au cours de la 1re semaine d’abandon avait un impact significatif sur le taux d’abstinence à 4 semaines (rapport de cotes [RC] ajusté par mg additionnel/jour = 1,05); la quantité consommée de TRN (timbres en association avec des présentations orales à action brève) pouvait prédire le taux d’abstinence future
  • Les patients qui avaient utilisé une TRN pendant ≥ 5 semaines étaient significativement plus susceptibles de signaler une abstinence continue à 6 mois comparativement aux patients qui en avaient utilisé pendant < 5 semaines (p < 0,001)*
Préoccupations concernant l’innocuité à long terme

Donnez aux patients de l’information exacte sur l’innocuité des TRN pour les inciter à les utiliser davantage25 :

  • Il n’a pas été démontré que la nicotine causait le cancer26.
  • Les toxines dans la fumée de cigarette, plutôt que la nicotine, causent des maladies pulmonaires chroniques, des maladies cardiovasculaires et d’autres affections26.
  • Le profil d’innocuité des TRN a été établi grâce à plus de 30 ans d’utilisation clinique à l’échelle mondiale27.
Questions d’ordre pratique
(p. ex., coût, réserve de médicament épuisée)

Proposez aux patients des stratégies pour les aider à surmonter les obstacles :

Manque de confiance en soi et/ou de motivation pour ce qui est du renoncement au tabac

Tirer parti de chaque visite pour identifier les obstacles et proposer des solutions :

  • Parlez aux patients des conséquences graves pour la santé du tabagisme peut contribuer à motiver certains fumeurs à renoncer au tabac
  • Utilisez les outils de counseling pour aider les patients à composer avec les déclencheurs et les envies de fumer
  • Persévérez : même une intervention de moins de 3 minutes peut aider un fumeur à renoncer au tabac4. En savoir plus

*Données tirées du sondage de 2010-2011 sur la population des États-Unis, supplément sur le tabagisme. L’analyse était limitée aux personnes fumant quotidiennement au moment du sondage et qui avaient fait une tentative d’abandon au cours de l’année précédente, et aux ex-fumeurs qui fumaient quotidiennement 1 an avant le sondage (n = 8263). On a posé des questions aux répondants sur la durée de l’utilisation des médicaments sur ordonnance (varénicline, bupropion, autres) et des TRN (timbre, gomme/pastilles, vaporisateur nasal et inhalateur de nicotine). Le paramètre principal était l’abandon réussi du tabagisme.

Autres pharmacothérapies

Si vous prescrivez de la varénicline ou du bupropion, il est important que le patient sache à quoi s’attendre. Discuter d’avance des effets secondaires possibles peut aider à améliorer l’observance.

Varénicline

Il est important d’expliquer à vos patients que même si la varénicline aide à soulager les envies de fumer et les symptômes de sevrage, l’abandon du tabac exige tout de même motivation et engagement. Lorsque les patients tentent de renoncer au tabagisme, à l’aide de la varénicline ou non, ils peuvent présenter28 :

  • Envies de fumer
  • Humeur dépressive
  • Troubles du sommeil
  • Irritabilité, frustration, colère
  • Anxiété
  • Troubles de concentration
  • Agitation
  • Diminution de la fréquence cardiaque
  • Augmentation de l’appétit ou gain pondéral

Pour minimiser les nausées, les patients peuvent prendre la varénicline après les repas, avec un grand verre d’eau. On doit les encourager à persévérer dans leur tentative même s’ils font des rechutes après la date d’abandon28.

Données sur l’observance :

  • Catz S et coll. (2011) : Des fumeurs ont été répartis au hasard pour recevoir différents modes de counseling antitabagique et de la varénicline. La bonne observance (prise du médicament ≥ 80 % des jours) a été associée à un taux d’abandon du tabac avant 6 mois 2X supérieur au taux observé avec une mauvaise observance (52 % vs 25 %)29.
  • Hays et coll. (2010) : Il a été démontré que trois facteurs pouvaient prédire l’observance : l’âge avancé, l’abstinence à la semaine 2 et la consommation de 20 cigarettes de moins par jour au cours du mois précédent. Les manifestations indésirables au cours des 30 premiers jours ne permettaient pas de prédire l’observance de façon significative30.

Bupropion

Comme pour toutes les pharmacothérapies, il peut y avoir un lien entre les croyances au sujet des médicaments, et l’observance et les résultats du traitement.

Données sur l’observance :

  • Fucito et coll. : On a établi que les croyances et les attitudes relatives au bupropion pouvaient prédire les résultats31.
  • Organisation mondiale de la santé : Des études portent à croire que l’observance des traitements antitabagiques est une fonction logarithmique du nombre de semaines de traitement. Elle affiche une diminution rapide au cours des 6 premières semaines de traitement, suivie d’un déclin plus lent après 24 semaines32.
  • Gifford et coll. (2002) ont démontré un déclin semblable avec l’emploi du bupropion à libération prolongée : l’observance atteignait 75 % à la semaine 3, mais elle avait diminué à 40 % à la semaine 7 et à 28 % à la semaine 1033.

Techniques de distraction

Des techniques de distraction saines peuvent aider les patients à combattre les envies de fumer. Bon nombre d’entre elles aident à satisfaire le besoin de porter un objet à la bouche associé au tabagisme. Voici quelques stratégies à proposer à vos patients34 :

Se garder les mains et la bouche occupées d’autres façons :

  • Buvez un verre d’eau froide
  • Brossez-vous les dents, utilisez du rince-bouche ou des pellicules pour rafraîchir l’haleine
  • Mâchez de la gomme
  • Accomplissez des tâches telles que passer l’aspirateur, classer des papiers ou faire la vaisselle
  • Savourez une collation faible en calories (p. ex., carottes crues, graines de tournesol, noix) – des aliments croquants et délicieux
  • Adonnez-vous à une activité agréable, comme faire les mots croisés ou jouer à un jeu sur son téléphone ou sa tablette

Si on s’ennuie ou on se sent irritable (et qu’on a envie d’une cigarette), pratiquer une activité relaxante :

  • Faites des étirements
  • Faites une promenade ou entraînez-vous
  • Appelez un ami
  • Écoutez de la musique relaxante
  • Faites des exercices de respiration relaxants : respirez par le nez en faisant gonfler le ventre (et non la cage thoracique), puis expirez lentement par la bouche

Quels facteurs peuvent prédire les rechutes?

Dans un sondage mené aux États-Unis, les prédicteurs initiaux les plus solides des rechutes chez les personnes cessant de fumer de façon autonome étaient35* :

  • Période d’abstinence plus courte au cours de la plus longue tentative d’abandon précédente
    (p = 0,001)
  • Plus faible motivation à cesser de fumer (p = 0,006)
  • Plus faible confiance en soi à court terme (p = 0,009)
  • Conjoint ou > 50 % des amis qui fument (p = 0,020)
  • Consommation d’alcool plus importante (p = 0,023)

*Étude auprès de 235 fumeurs ayant fait une tentative d’abandon 4 jours après (moment médian) l’entrevue initiale. La rechute était définie comme étant ≥ 7 jours consécutifs ou 7 épisodes de tabagisme. Les sujets ont été interrogés par téléphone ou en personne. Les variations du stress psychologique ont été mesurées sur une échelle de Likert de 5 points.

Il a été démontré que l’emploi d’une pharmacothérapie pendant plus longtemps était associé à une plus grande chance d’abstinence (p<0,001)24*:

 

Taux d’abandon ajustés à 6 mois :

 

• 5 semaines d’utilisation ou plus :

27.8%, TRN;

28.8%, médicaments sur ordonnance

• <5 semaines d’utilisation:

14.5%, TRN;

6.2%, médicaments sur ordonnance

*Données tirées du sondage de 2010-2011 sur la population des États-Unis, supplément sur le tabagisme. L’analyse était limitée aux personnes fumant quotidiennement au moment du sondage et qui avaient fait une tentative d’abandon au cours de l’année précédente, et aux ex-fumeurs qui fumaient quotidiennement 1 an avant le sondage (n = 8263). On a posé des questions aux répondants sur la durée de l’utilisation des médicaments sur ordonnance (varénicline, bupropion, autres) et des TRN (timbre, gomme/pastilles, vaporisateur nasal et inhalateur de nicotine). Le paramètre principal était l’abandon réussi du tabagisme.

Ajusté pour tenir compte de l’effet du nombre de cigarettes fumées par jour, du sexe, de l’âge, de la race et du groupe ethnique, du niveau d’éducation, de l’occupation et du revenu familial.